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28/02/2024

_100 Raisons d'aimer l'Imaginaire_

100 Raisons d'aimer l'Imaginaire : Petit éloge de la Science-Fiction, de la Fantasy & du Fantastique : Étienne BARILLIER & André-François RUAUD & Jérôme VINCENT et Frédéric WEIL : 2018 : Hélios (#100 de la collection) :  ISBN-13 978-2-36183-500-21 (inconnu de l'ISFDB, chez Bruno) : 120 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûte 2.00 Euros pour un poche, disponible dans toutes les bonnes librairies (celles citées dans le livre ?).

100 raisons d'aimer l'imaginaire.jpg

Ce livre est donc publié sous la glorieuse bannière des Indés de l'Imaginaire. Ce nom désigne un regroupement de trois (à l'époque) "petits" (par opposition aux méchants "gros" et aux encore plus infimes "minuscules") éditeurs de SF&F&H : Les Moutons Électriques, Mnémos & ActuSF (avant la chute). Ces éditeurs ont crée une collection de poche commune "Hélios", dont cet opus un peu particulier est le 100ème titre.

Kallocaïne (Helios 2016-05).jpg

La structure de l'ouvrage correspond parfaitement à son titre puisqu'il rassemble 100 petits essais anonymes (1 page chacun) qui sont autant de raisons d'aimer l'Imaginaire. Ces raisons vont de ses auteurs (Pratchett, Dick, Le Guin, Tolkien, Wells, King) à ses influences sociétales en passant par ses thèmes ou motifs (Zombie, Vampire), ses (sous-)genres (Steampunk, Cyberpunk), ses personnages (Harry Poter, Alice, Peter Pan) ou ses spécificités (existence de fan-fictions, survivance des nouvelles). Si la plupart des entrées comportent une courte (cinq) liste de suggestions de lecture, le livre n'offre ni index, ni véritable bibliographie (hormis les conseils de lecture).

Le club des punks contre l'apocalypse zombie (JL 2017-11).jpg

Comme je ne suis pas sûr que l'acheteur d'un tel ouvrage ait besoin de raisons pour aimer l'Imaginaire, il faut plus prendre celui-ci pour une sorte de déclaration d'amour que pour une tentative de prosélytisme. Même s'il peut montrer la richesse des genres, on reste quand même au niveau du "c'est trop génial" purement déclaratif (en même temps, en dix lignes pour certaines entrées, c'est compliqué de bâtir un argumentaire) ou du cirage de pompes. Du coup, l'ensemble est parfaitement gratuit et d'un apport plus que limité pour qui connaît un peu le sujet. Si l'on peut à la rigueur traquer les quelques erreurs qui se glissent dedans (un sport typiquement Ghoréen), le seul intérêt ludique de l'ouvrage est de déterminer dans les lectures conseillées après chaque rubrique lesquelles sont des "vrais" conseils de lecture et lesquelles sont du pur placement produit. Cela peut conduire un esprit soupçonneux comme le mien à se demander pourquoi Le Club des punks contre l'apocalypse zombie de Berrouka (un chef-d’œuvre s'il en est) est conseillé deux fois en six pages (p. 49 pour son humour et p. 55 pour ses zombies). Heureusement que ce livre ne coûte que 2 Euros.

Le club des punks contre l'apocalypse zombie (ActuSF 2016-12).jpg

Note GHOR : 1 étoile (insignifiant)

21/11/2023

_Les automates dans les œuvres d'imagination_

Les automates dans les œuvres d'imagination : Alfred CHAPUIS : 1947 : Éditions du Griffon (collection "Les idées et les lettres" #4) : pas d'ISBN (inconnu de l'ISFDB, chez Bruno, qui le date de 1949), 269 pages (y compris index) : prix original inconnu pour un tp illustré de dessins en n&b, trouvable par hasard (chez Emmaüs pour le mien).

Les automates dans les oeuvres d'imagination.jpg

Cet ouvrage, qui va sur ses 70 ans, a été publié en Suisse et est dû à un spécialiste d'horlogerie (une partie du livre a d'ailleurs été publiée dans la revue La fédération horlogère suisse) qui a aussi écrit un roman appartenant au genre (L'homme dans la lune, 1929). Pour tout dire, l'ensemble n'offre qu'une valeur historique en tant que l'un des premiers titres sur le genre. Il s'agit là d'une liste des œuvres (tous médias confondus) comportant des automates, golems et autres androïdes ou robots (même mentionnés en passant) traduites en français et connues de l'auteur. Même si elle est agrémenté de dessins originaux, la prose de Chapuis est particulièrement désuète et ses enthousiasmes peuvent prêter à sourire.

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Le résultat est amusant à compulser mais l'analyse et les connaissances de Chapuis laissent pas mal à désirer. Imaginez un livre de 1947 qui n'utilise jamais l’expression de "Science-Fiction" et qui, possiblement au grand dam d'un Lehman ou d'une Vas-Deyres, n'arrive à lister que deux ou trois romans français d'avant-guerre sur ce thème (et ce malgré les fameux 3.000 titres de SF de la période). Quand on se rappelle que 1947 est a date de parution des ouvrages de Eshbach ou Bailey aux USA, on mesure le fossé entre les deux SF. Une antique curiosité.

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Note GHOR : 1 étoile (pour l'effort)

01/11/2023

_Lovecraft : Le dernier puritain_

Lovecraft : Le dernier puritain : Cédric MONGET : 2011 : La clef d'argent (collection "KhThOn" #2) : ISBN-13 978-2-908254-92-1 (inconnu de l'ISFDB, chez Bruno) : 81 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûtait 10.00 Euros pour un quasi-poche non illustré, disponible chez l'éditeur (pour 9.00 Euros).

lovecraft,2 étoiles

Dans la rafale des titres sur Lovecraft que je me suis procuré un peu par hasard, voici un autre opus édité par La clef d'argent (après Lovecraft : Histoire d'un gentleman raciste). Il s'agit d'un titre dans le torrent de choses écrites depuis les années 2000 sur HPL et qui fait partie de la "deuxième génération", c'est à dire celle des ouvrages qui exploitent au mieux la masse d'écrits laissés par l'auteur. De fait, la thèse défendue par Monget (à qui l'on doit un autre essai sur HPL paru en 2021 chez le même éditeur) à savoir que Lovecraft était un athée, scientiste, puritain et raciste, ne provoquerait plus maintenant de discussion majeure tellement ces chemins d'analyse sont empruntés par tellement de gens ayant emboîté le pas à Joshi.

lovecraft,2 étoiles

Se pose alors la question de l'intérêt même de ce titre. Non pas qu'il soit mauvais (même si le fait de traiter tout HPL en 70 pages peut laisser une impression de survol), c'est juste qu'il n'apporte rien de bien neuf à qui connaît déjà un peu le sujet. Un essai vite lu (et qui ne daigne pas nous fournir un index) à réserver à ceux qui souhaitent une introduction à cet auteur important.

lovecraft,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (rien de nouveau sous le soleil)

14/10/2023

_L'art du vertige_

L'art du vertige : Serge LEHMAN : 2023 : Les Moutons Électriques (collection "La bibliothèque des vertiges") :  ISBN-13 978-2-36183-872-0 (inconnu de l'ISFDB, chez Bruno) : 248 pages (pas d'index ni bibliographie) : coûte 23.00 Euros pour un petit hc sans jaquette, disponible chez l'éditeur.

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Paru dans une collection de romans (sic !), cet ouvrage est un recueil de textes de Serge Lehman, un des auteurs français qui participe de façon active à la réflexion sur le genre (le fameux "fil M") et qui est actuellement plus orienté vers la bande dessinée. Outre une préface inédite, ce recueil rassemble une vingtaine de textes déjà publiés entre 2005 et 2012 qui se partagent entre une dizaine de chroniques (de deux pages chacune) parues dans Le Monde et autant d'essais plus longs (une dizaine de pages) de diverses provenances (essentiellement des préfaces). À noter que le livre ne comporte ni index ni bibliographie.

français,1 étoile

Pour rester dans mon rôle de "grand méchant", j'ai deux problèmes avec ce livre. Le premier est comme d'habitude avec Les Moutons Électriques et la qualité (?) de leur travail d'éditeur. Passons sur le fait de publier un ouvrage de référence/réflexion sans aucun paratexte et en particulier sans index, une pratique désastreuse qui semble devenir une habitude malgré la puissance des outils de PAO. Il faudra donc vous rappeler que L'été de l'homme à trois cœurs est une nécrologie de Harry Harrison ou que L'obscur au-delà des étoiles est une critique de Destination ténèbres (le titre de l'essai étant une traduction de son TO The Dark Beyond the Stars). L'habillage du livre a aussi un petit côté "survendu" : "L'ouvrage de réflexion définitif sur la science-fiction" vanté en 4ème de couverture n'est pas celui que j'ai lu, voire même un côté un peu trompeur : parler de "deux décennies de réflexion" (4ème de couverture aussi) pour des textes datés de 2005 à 2012, c'est un peu bizarre. Comme je suis près de mes sous, ce qui m'a fait le plus mal est le rapport prix/prestation de l'ensemble. Certes, le livre est attractif et bien fait (même si je n'ai pas trouvé le signet mentionné par Noosfère !), mais 23 Euros pour 200 pages de textes déjà parus (et même plusieurs fois), cela fait cher le réchauffé. Tant pis pour moi qui me suis jeté sur ce livre, j'aurais dû me méfier, ce créneau (je revends cher des choses déjà amorties) étant un peu la spécialité de cet éditeur.

français,1 étoile

Mon autre problème est avec l'auteur lui-même. Tout d'abord, même si je peux facilement compatir avec ses soucis, les détails de sa dépression (un thème qui revient dans tout le livre) me semblent assez peu pertinents dans ce qui se veut une réflexion sur la SF. Plus problématique est le fait que les textes de Lehman semblent être en partie à l'origine de cet espèce de courant révisionniste de l'histoire de la SF en France. On y trouve donc les fameux 3.000 textes de SF oubliés, la collection "Les Hypermondes" (3 titres dont un tiers d'anglo-saxon), l'essai de Maurice Renard qui pré-date les réflexions de Gernsback et Campbell. On y croise Spitz, Varlet, Rosny ou Messac et des tas de merveilles oubliées qui sont évidemment bien plus mieux que n'importe quel texte US. C'est encore un voyage dans le magnifique monde parallèle et fantasmé d'une SF française de l'entre-deux-guerres triomphante et en avance sur son temps (et sur ces maudits anglo-saxons, vils copieurs). Même si, soyons honnêtes, Lehman nous offre quelques pistes (qu'il ne creuse hélas pas), le vrai débat et la vraie recherche socio-historique à mener est de savoir pourquoi le genre n'a pas "pris" en France malgré la présence d'une certaine tradition et d'acteurs en place. La question "Pourquoi la SF est-elle perçue comme un genre américain ?" mérite sans doute une vraie et longue réflexion, dépassionnée et appuyée sur des éléments plus solides que quelques légendes urbaines (on pourra d'ailleurs lire Lyau sur le sujet). Je crois aussi que je m'attendais à une exploration plus poussée des liens entre SF et métaphysique un des apports majeurs de Lehman, hélas ce point est juste effleuré sans doute parce que les textes rassemblés sont antérieurs à cette phase de la réflexion de l'auteur sur le genre. Au final, comme souvent chez cet éditeur, un livre trop cher, trop daté (11 ans pour le texte le plus récent) et qui n'apporte vraiment pas vraiment de plus-value.

français,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (à trouver d'occase ou à lire par petits bouts dans les parutions originales)

19/09/2023

_Follow Me_

Follow Me : Religion in Fantasy and Science Fiction : Francesca T. BARBINI (editor) : 2023 : Luna Press Publishing (série "Academia Lunare") :  ISBN-13 978-1-915556-18-9 (la fiche ISFDB du titre) : vii+184 pages (pas d'index) : coûte 15.99 GBP pour un pb (18 x 12.5 cm) non illustré, disponible chez l'éditeur.

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Publié par Luna Press, une petite maison d'édition écossaise spécialisée dans la SF et la Fantasy, ce petit ouvrage est un recueil d'essais rassemblé par la fondatrice qui parait annuellement sur des thèmes différents suite à un appel à textes. ici, l'editor s'intéresse aux rapports entre les genres de l'imaginaire et la religion au travers de dix essais d'une longueur variable (de dix à vingt pages). Hormis Cheryl Morgan, la plupart des contributeurs sont peu connus et présentent l'originalité d'être plusieurs à être italiens (mais heureusement, ils/elles écrivent an anglais !).

The fellowship of the ring (Del Rey 105th pb).jpg

Après une courte introduction, on commence par trois essais sur Tolkien (et plus particulièrement sur The Lord of the Rings). Le premier traite de la notion de déité en général chez l'auteur, le deuxième de l'appropriation du panthéon tolkienesque par les néo-pagans et le dernier porte sur le christianisme caché par les Inklings dans leurs œuvres. C'est assez "bateau" et, en ce qui concerne le deuxième texte, aurait gagné à un traitement plus journalistique. On trouve ensuite un texte sur Oscar Wilde par une spécialiste de l'auteur sans guère de rapport avec la SFF, un essai sur les religions "toxiques" auquel je n'ai pas tout compris (et aussi sans lien avec le genre). On revient à la SF avec un article sur Zelazny et ses dieux dans Creatures of Light and Darkness qui passe pas mal de temps à paraphraser le roman et/ou Wikipedia. Cheryl Morgan liste ensuite les dieux "queers" (finalement peu présents dans le genre). Après vient un texte sur un sujet original, le jeu Final Fantasy X, dont je n'ai pas vraiment compris le projet (et qui lit beaucoup de choses dans un tel support). Les deux derniers textes sont de facture plus classique et traitent respectivement des paradis et enfers dans la VR et de Rendezvous with Rama.

Creatures of light and darkness (Arrow 1972).jpg

Outre le côté très irritant d'un ouvrage de référence publié sans index qui le rend difficilement utilisable, je suis assez déçu par un ouvrage qui se révèle assez cher (une vingtaine d'Euros pour un poche) et offrant un contenu sans grande qualité et surtout qui partage le défaut de ce type d'ouvrage un peu "amateur" (au sens d'expertise du genre) à savoir que certains auteurs se concentrent sur leurs domaines d'étude, domaines qui ne sont visiblement pas la SF ou la Fantasy. Du coup, je ne crois pas que j'achèterai en neuf les autres titres de la série.

Rendez-vous com Rama (LDB 1984).jpg

Note GHOR : 1 étoile (bof, bof, bof)